truc truc truc truc

Ses nuits ont été longues. Elle peine à lutter. Elle a du mal à rester éveillée. Si elle s'endort, le monstre l'attrapera. « Bonsoir, Nancy. » murmure la voix dans sa tête. Une silhouette fantomatique se dessine devant elle. Elle sait qui il est. Elle sait qui la terrorise. Et elle ne peut pas le vaincre. Juste tenir un petit peu plus, pour sa survie. Mais elle n'arrive même plus à dissocier le rêve de la réalité. Elle n'arrive plus à démêler le vrai du faux. L'imagine-t-elle, ou est-il réellement là ? Une seconde plus tard, le sol se dérobe sous son lit, et elle tombe dans le vide. L'adrénaline la réveille, et elle réalise qu'elle est encore affalée sur ses draps. Si elle ne trouve pas vite une solution, elle y passera. Ses yeux se ferment de nouveau, et pour la dernière fois. Un homme crie à l'agonie. On le déteste, on le pourchasse à coups de fourches, comme aux temps anciens, comme des barbares. Des méthodes employées pour l'abominable homme qui se cache, celui qui refuse catégoriquement d'admettre ses péchés, celui qui nie ses atrocités. Elle, elle assiste à la scène. Elle est en plein milieu d'un joyeux bordel opposant le démon aux civils. Ce démon dont le feu commençait à ronger chaque parcelle de sa peau, les tissus qui formaient ses vêtements, creusant d'avantage ses joues, rendant le semblant d'homme qu'il restait aussi pétillant que la couleur du sang. L'homme brûlé. Ses cris s'arrêtèrent. Son corps inerte s'effondra aux pieds des citoyens en colère. C'était eux qui avaient pris l'initiative de faire ce qui leur semblait juste. Et juste avant de rendre son dernier souffle, il lança un regard en direction de la jeune fille. Un regard vide d'émotion. Un regard qu'elle reconnaissait très bien. C'est à ce même instant que le vingt-neuf octobre deux mille dix-neuf, à quatre heures quinze du matin, on annonça le décès de Nancy Thompson.